La feminisation des metiers de bouche en plein essor au ceproc

24 mai 2022
Féminisation de l'apprentissage

Finie l’époque où les métiers de bouche étaient l’apanage de la gente masculine. En l’intervalle d’une dizaine d’années, l’émergence de cheffes de renom a battu en brèches les idées reçues qui prévalaient jusque-là, contribuant à réinventer la profession. Une transformation très perceptible au CEPROC.

Plus discrètes au début des années 2000, les apprenantes ont notablement investi les cursus culinaires du CEPROC ces dix dernières années. Elles représentent aujourd’hui un peu plus d’un tiers de l’effectif global, faisant même jeu égal avec les garçons et devenant majoritaires dans certaines filières comme la pâtisserie. « Le nombre de filles augmente au fur et à mesure que l’on gravit dans la hiérarchie des diplômes », constate Xavier Geoffroy, directeur général du CEPROC. Cette féminisation des filières d’apprentissage au CEPROC a été favorisée par l’essor des émissions culinaires télévisées qui a véritablement cassé les codes sexistes en consacrant une place notable aux cheffes à l’instar d’Anne-Sophie Pic, Ghislaine Arabian, Hélène Darroze, Amandine Chaignot, Stéphanie Le Quellec, Dominique Crenn… Mais pas seulement.

Volontarisme des branches professionnelles

Les entreprises artisanales, qu’il s’agisse des charcuteries-traiteurs, des pâtisseries-boulangeries, des restaurants et autres ont suivi la dynamique en ouvrant de manière plus franche leurs portes aux apprenantes. Les maîtres d’apprentissage louent volontiers leur rigueur et leur raffinement, coupant court aux vieux clichés d’antan. Il faut dire que les branches professionnelles du secteur culinaire ont œuvré ces dernières années pour attirer vers elles d’avantage de femmes. Ainsi en est-il de la CNCT qui agit en ce sens depuis plusieurs années, qu’il s’agisse du volet entrepreneurial, de l’emploi ou de l’apprentissage. « Qui a dit qu’il n’y avait pas de parité en charcuterie ? », s’était félicité son président Joël Mauvigney lors de la cérémonie de remise des médailles des lauréats des MAF charcutiers-traiteurs 2022. Un concours qui a primé deux apprenantes charcutières dont une du CEPROC, Eloïse Simon. 

Leadership féminin made in CEPROC

Les filles se font non seulement plus nombreuses au CEPROC, brillent par leurs performances, remportent des concours, mais s’imposent aussi professionnellement en briguant des postes de cheffes et en devenant cheffes d’entreprise. Lors de la conférence sur la thématique « l’entrepreneuriat au féminin » organisée au CEPROC au printemps autour d’anciennes apprenantes, Léna Clavel, cofondatrice du restaurant Le Préau au Pré Saint-Gervais, a indiqué que la persistance de certains préjugés ne constituait plus un frein à l’émergence d’un leadership féminin dans le secteur culinaire, soulignant le changement positif des mentalités. Codirigeante de la maison Au Porcelet Rose à Sceaux, Mélissa Delaye s’est réjouie pour sa part de n’avoir jamais été témoin d’agissements sexistes, témoignant toute sa gratitude à l’endroit de ses maîtres d’apprentissage.

La dynamique de féminisation est bien à l’œuvre au CEPROC et n’épargne, désormais, aucun pan de ses cursus de formation. Une évolution positive et prometteuse qui traduit, s’il en est, l’attractivité grandissante de l’apprentissage et des professions culinaires.