La MOF poissonnière-écaillère Sonia Bichet a tenu, le 9 octobre, une conférence auprès des apprentis du CEPROC. Accueillie par le directeur général de l’école Xavier Geoffroy, la jeune artisane est longuement revenue sur son parcours hors pair. « Rien ne me prédestinait à une telle carrière. J’ai obtenu un bac scientifique et je souhaitais, au départ, devenir avocate », confie-t-elle. L’intérêt pour le métier est né, un peu fortuitement, alors qu’elle effectuait un job d’été en poissonnerie. « Le cadre très structurant du marché a donné un sens à ma vie », se souvient-elle. Un déclic qui l’a conduite à effectuer un baccalauréat professionnel poissonnier traiteur en alternance à Rungis.
Tombée amoureuse du métier, Sonia Bichet prend son apprentissage à cœur et crapahute dur, décrochant dans la foulée le titre de MAF poissonnière-écaillère en 2015. « Le monde de la poissonnerie est difficile mais très juste. La femme y est très respectée », insiste-elle. Le baccalauréat en poche, la jeune poissonnière-écaillère se voit propulsée dans de grands palaces en Suisse, puis à Monaco, avant de rejoindre le chef étoilé Pierre Gagnaire à la Rochelle. « A ses côtés, j’apprends à cuisiner les fruits de mer », souligne-t-elle. La carrière de Sonia Bichet prend alors une tournure culinaire et gastronomique d’envergure.
Portée par son insatiable passion, la poissonnière-écaillère revient sur les épreuves de la Coupe du monde des Ecaillers et le MOF poissonnier-écailler qu’elle remporte, tour à tour, en 2020 et 2023. Elle met l’accent sur le temps de préparation et la concentration qui ont présidé à sa démarche préparatoire. Elle rappelle aussi toute l’importance de l’accompagnement. « On ne se présente pas à de tels concours seul. C’est tout un esprit de corps, c’est toute une famille, toute une filière qu’il y a derrière », martèle-t-elle.
Interrogée sur son engagement en faveur de la préservation des fonds marins à la faveur de son projet « 20 000 lieues sur les mers », Sonia Bichet prévient que la faune et la flore marines sont menacées, insistant sur l’ « importance d’agir pour la défense des merroirs au même titre que les terroirs ». Elle rappelle, également, la nécessité de respecter la saisonnalité du poisson et de valoriser, culinairement parlant, d’autres espèces.
Sonia Bichet a appelé les apprentis à s’engager dans leur apprentissage et à pousser les portes des artisans, insistant sur le caractère déterminant des rencontres dans le monde culinaire. Un mot de la fin porté par une belle ovation.
